Article indispensable à lire par toutes les entreprises utilisant des bois tropicaux en dans le contexte actuel de préparation au RDUE, cette étude basée sur 120 sites de sciage à la tronçonneuse au Cameroun et en RDC donne des informations très utiles sur les risques de cette source forestière.

📍 ʺTrès peu de publications ont tenté d’évaluer la contribution spécifique du sciage à la tronçonneuse à la déforestation et à la dégradation des forêts en Afrique centrale. (…) Dans le discours des administrations nationales, des bailleurs de fonds et des ONG, le « sciage sauvage » est systématiquement classé comme une activité de déforestation, sans qu’aucune donnée ne soit produite ou mobilisée pour étayer ces affirmations. (…) ce secteur informel n’est pas soumis à un suivi statistique.ʺ

📍 ʺToutes ces opérations [voir ‘modus operandi’] sont réalisées sans autorisation officielle et perpétuent une chaîne de corruption s’étendant de l’abattage et du traitement des arbres à leur transport vers les marchés urbains et leur vente aux acheteurs urbains.ʺ

📍 ʺ(…) une 2ème catégorie d’opérateurs artisanaux sécurise une commande à l’avance et reçoit généralement un acompte avant de se rendre en forêt pour commencer leurs activités. Ils bénéficient souvent de la « protection » de leur commanditaire en cas de difficultés, par exemple avec l’administration.ʺ

📍 Essences els plus concernées : Dabéma, Ayous et Kosipo pour le Cameroun ; Sapelli et Afrormosia (CITES II) pour la RDC.

📍 ʺLa grande majorité (84 %) des arbres abattus (…) sont situés dans la zone de « forêt intacte », mais à courte distance des zones de forêt dégradée (80-180 m). Le sciage à la tronçonneuse n’est donc pas directement impliqué en première ligne de la dégradation (et encore moins de la déforestation), mais l’anticipe.ʺ

📍 Presque un tiers (27%) des arbres abattus en Dabéma sont sous le diamètre minimum autorisé par la législation (donc illégal).

📍 ʺDans 27 % des cas de notre échantillon, la demande de Dabéma et sa disponibilité à proximité des routes d’évacuation semblent avoir conduit certains opérateurs à sélectionner des arbres dont les diamètres sont incompatibles avec les exigences réglementaires.ʺ [abattage sous le diamètre minimum autorisé, donc illégal]

📍 ʺTous les indicateurs pointent vers l’expansion du sciage à la tronçonneuse en Afrique centrale au cours des prochaines années. Dans ces conditions, il est probable que le sciage artisanal à la tronçonneuse continue de faciliter l’avancée du front de dégradation forestière et, par la suite, du front de déforestation [développement agricole].ʺ

📍 ʺL’absence de telles données objectives et actualisées [sur les impacts] empêche une prise de décision éclairée pour orienter cette chaîne de valeur vers une trajectoire qui réponde pleinement aux trois piliers du développement durable.

Quel lien avec le RDUE  ?
FAQ, version 4, avril 2025, Q4.6 :
– ʺS’il existe des éléments probants indiquant que les activités de récolte pourraient entraîner une dégradation des forêts, …
– ʺSi, au moment de la récolte, la finalité prévue de la parcelle (reboisement ou conversion) n’est pas connue, il existe un risque que ces activités de récolte entraînent une dégradation des forêts …
– ʺ…Par conséquent, ces produits du bois ne peuvent pas être mis sur le marché de l’Union, mis à disposition sur le marché de l’Union, ni exportés à partir de l’Union, à moins que ce risque ne soit atténué et ramené à un niveau nul ou négligeable.ʺ

👉 Quel sont vos mesures d’atténuation pour un produit bois issu de cette origine (Permis d’Exploitation de Bois au Cameroun, ou Permis de Coupe Artisanale (RDC) ?

Source : article original en anglais ; article traduit en français (communication LinkedIn).

Photo : exemple d’un abattage artisanal en Papouasie (CIFOR).

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